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Hymn

30 mars 2016

Je l'aime

Y a un truc spécial chez lui. Je saurais même pas dire quoi en réalité, mais il a quelque chose, quelque chose qui fait qu'il est différent. Je parle pas d'un truc con et banal du style "il est plus beau que les autres, ou plus intelligent, ou plus drôle", ça serait trop facile non. Non, en réalité il a cette même nuance de vie un peu brisée, un peu éteinte dans les yeux, la même que la mienne, en moindre mesure. Ce qui me fait dire que si moi je me suis pris mon enfance dans la gueule sans aucune pitié, la sienne n'a pas dû être entièrement rose non plus. Tu sais de quoi je parle, cette absence de sentiments profonds au fond de l'œil quand la nuit et les souvenirs te rattrapent, cette lueur d'un on-ne-sait-pas-quoi arraché trop tôt. Cette petite voix qui hurle "approche pas je suis dangereux, je pourrais te détruire en claquant des doigts, je suis un pro pour ça, on pourrait même croire que j'aime ça. T'approches pas tu vas tomber, regarde pas trop ces yeux, tu vas t'y perdre et t'y noyer, tu seras pas le premier à qui ça arrive. Prends garde à toi je t'aurai prévenu, arme-toi contre moi, contre tout ce que je pourrai te dire ou te faire, blinde-toi parce que tu sais pas dans quelle galère tu t'embarques, tu t'attaches à moi mais tu vas le regretter amèrement c'est promis juré et même si tu me crois pas ça arrivera tu verras." On l'a tout les deux, ça. Parfois on sait le cacher et parfois non. Mais il sait ce que j'ai vécu, je sais ce qu'il a vécu, et on se comprend comme ça. On se dévisage pas, on se prend pas l'un l'autre pour des fous, des dépressifs, des pantins que la vie a détruits tôt. On se comprend profondément bien et c'est tout ce qui compte.

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28 mars 2016

I ain't heartbroken

J'ai pleuré toute la nuit. Je ne sais pas si j'ai besoin de dormir trois mois ou juste de me bourrer la gueule une bonne fois pour toute. Tout ce que je veux c'est t'oublier. Et d'un autre côté je m'interdis depuis le début de t'abandonner, malgré tout ce que tu peux me dire ou me faire, je suis toujours là. J'ai promis. Mais là c'est insupportable, j'ai l'impression que ça me fait physiquement mal. Il paraît que c'est vrai. Qu'être ignoré par quelqu'un qui représente le monde pour toi est similaire à un gros uppercut dans ta gueule. Je ne peux pas démentir. J'ai l'impression qu'on m'écrase le cœur dans un broyeur, qu'on me le bat comme on bat du beurre. J'ai même plus l'impression d'être vide, j'ai l'impression que justement, mon cœur est trop lourd, qu'il est gorgé d'eau jusqu'à la torture, qu'il va exploser, et enfin mourir. Me foutre enfin la paix. Lui qui n'a jamais su négocier avec ma raison pour m'accorder une vie stable, lui qui la bâillonnait pour avoir le contrôle et pour faire ce qu'il voulait de moi. Il serait enfin à genoux, grâce à toi encore. T'as le pouvoir de lui faire sauter des saltos dans ma cage thoracique et me voilà à le regarder se vider jusqu'à finir exsangue. C'est dur à vivre. C'est même dur à mourir. J'attends ça depuis longtemps, la paix. Le vide. Le silence. Depuis deux ans j'attends ça en vérité. Mais c'est terminé enfin. Je passe mon tour. Je ne suis même plus triste. Je n'ai plus qu'à te laisser partir et à m'en aller, silencieusement, à regarder mon petit cœur nouvellement vivant cracher son dernier souffle d'existence. Le pauvre se sera laissé suicider.

28 mars 2016

Au mauvais endroit au mauvais moment

Mais dans quel monde on vit, putain? Tu sais je pense aux victimes, aux morts bien sûr, mais surtout aux blessés, aux "dommages collatéraux". Je pense à ceux qui en sortiront handicapés, défigurés, estropiés, aveugles, sourds, incapables de marcher, qu'en sais-je. Je pense à tout ceux qui étaient là, ceux qui devaient prendre l'avion, le métro, ceux qui devaient dire au revoir, à bientôt, à ceux qui ont dit adieu. Je pense aux familles qui pleurent un fils, un frère, une mère, une femme, des amis, et qu'on supplie de ne pas haïr. Il est certes inutile d'haïr. Mais cependant cela reste humain. On le savait bien sûr, ça nous pendait au nez, on en murmurait des bribes aux terrasses des cafés, qu'un jour ou l'autre on serait les prochains. Mais s'attaquer à la Belgique, mon cher, c'est une grossière erreur. C'était peut-être l'événement dramatique qu'il nous manquait pour enfin réunir le nord et le sud, mais à présent c'est certain, les Belges marchent ensemble, définitivement marqués. Qu'ils reviennent et on leur jettera des bières à la gueule, on leur chantera nos hymnes paillards dans les oreilles jusqu'à ce qu'ils en soient sourds, et bien sûr nous leur rirons au visage, car c'est notre plus gros avantage. Le rire, c'est notre espoir. Ce 22 mars, ma mère m'a téléphoné, m'a suppliée de rentrer dans le sud au plus vite, même si j'étais à Louvain, même pas à Bruxelles. Mon père a suivi. Je leur ai répondu que je n'allais pas bouger de là où j'étais. J'allais continuer à suivre mes cours, j'allais aller faire ma journée de shopping, je n'allais pas rester enfermée. Et même si j'avais envie de hurler aux quatre vents, de cracher sur les cadavres de ces connards, de pleurer pendant des jours entiers, je n'en ai rien fait. J'ai rendu hommage, je suis restée silencieuse quelques heures, j'ai beaucoup pensé aux familles, mais je suis sortie aussi. Et le pire dans tout ça, c'est que Bruxelles n'est pas un cas isolé. La Turquie, l'Irak, et tant d'autres, pleurent leurs morts autant que nous. Ce n'est pas la Belgique qui part en couille, c'est le monde entier. Et nous sommes incapables de l'arrêter, parce que personne n'arrive à se comprendre. Et ce soir, amour, j'ai peur pour nous. J'ai envie de hurler. J'ai envie de cracher au visage de l'injustice. Mais au milieu de tout ça, on reste debout, on reste ensemble, on n'a pas peur. On n'aura jamais peur. Dans ce pays, très cher, les mitraillettes, on les mange.

28 mars 2016

C'est l'Histoire

C'est l'histoire d'une femme un peu bancale, un peu instable. C'est l'histoire d'une femme peu à peu anéantie par des hommes qui descendent le sien. C'est l'histoire de cette femme qui est persuadée de ses choix, mais qui a toujours fait celui d'écouter l'avis des autres. C'est l'histoire de son coeur qui se trahi, de ses sentiments qui se contredisent, de sa raison qui se braque, de son corps qui désire. C'est l'histoire de cette femme qui doute et qui s'emballe, qui aime et qui s'obstine. C'est l'histoire de cette femme à qui la fierté ne fera jamais abandonner, mais qui ne l'empêchera pas d'être blessée. C'est l'histoire de cette femme heureuse d'avoir pu prendre sa vie en main, de trouver un but, d'avoir trompé sa solitude.

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Hymn
  • Je vis avec fracas, je vis en hurlant, je vis dans un ouragan, je vis en brûlant vive. Je me consume, je vis sans fin, j'implose, je ressens tout à l'extrême, sans repos. C'est dur à vivre. C'est même dur à mourir. Laissez-moi vous raconter.
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